mardi 9 décembre 2014

La délicate partition d'Israël dans le conflit syrien

La délicate partition d'Israël dans le conflit syrien

"La relative discrétion adoptée par les responsables israéliens a, dans un premier temps, permis à Bachar el-Assad de ne pas répondre à ces raids, sans pour autant perdre la face. Menacé sur de multiples fronts par les factions rebelles, celui-ci n'avait après tout guère intérêt à engager une épreuve de force avec l'État hébreu. Entre avril 2013 et février 2014, les frappes se sont ainsi multipliées autour de Damas et de Lattaquié, ainsi que sur le sol libanais, sans susciter de riposte. Mais elles ont fini par irriter le régime syrien et ses alliés chiites du Hezbollah, qui accusent désormais Israël d'avoir ainsi pris fait et cause pour la rébellion sunnite.

Des contacts avec les groupes rebelles

L'attitude de l'armée israélienne sur le plateau du Golan, aux confins des deux pays, renforce ces soupçons. Si elle se garde bien de s'aventurer en territoire syrien, celle-ci semble en effet avoir multiplié les contacts avec les groupes rebelles qui contrôlent l'essentiel de la zone frontalière. En près de quatre ans, quelque 1 450 blessés syriens ont été recueillis par Tsahal afin d'être soignés dans des hôpitaux israéliens. Selon un rapport de l'ONU publié le 1er décembre, les Casques bleus chargés de surveiller la zone ont par ailleurs observé à plusieurs reprises des militaires israéliens en train d'«interagir» avec des rebelles syriens. Au printemps dernier, ces derniers se seraient même vu remettre «deux caisses» à travers la clôture de sécurité qui protège l'État hébreu. Benedetta Berti, spécialiste de la Syrie à l'Institut israélien des études pour la sécurité nationale, invite à ne pas exagérer l'importance de ces contacts. «Bachar el-Assad accuse Israël de soutenir l'opposition depuis les tout premiers mois du soulèvement, rappelle-t-elle, mais il s'agit de pure propagande. En réalité, notre gouvernement craint plus que tout d'être aspiré dans ce conflit, et ce qui se passe sur le Golan n'a rien de surprenant. L'armée israélienne entretient évidemment des contacts directs et indirects avec les groupes qui tiennent le côté syrien du plateau...."

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